C’est la pire forme de démocratie pour Aristote, car la masse populaire gouverne par décrets — qui sont circonstanciels et temporaires —, et la loi — de portée universelle — n’est plus souveraine. Les femmes, les esclaves, et les métèques n'étant pas considérés à cette époque comme citoyens n'avaient donc aucun droit politique. Une des raisons de cette réduction de sens pourrait également être que les élites se sentent menacées par l'égalité économique généralement associée à la démocratie directe[6]. La démocratie, et donc le mouvement historique vers cette égalité des conditions, est considérée par Tocqueville comme « universelle » et inéluctable, et à ce titre, comme « providentielle »[76]. Le tirage au sort a ainsi fini par prendre en démocratie un sens égalitaire[32]. Les erreurs qui se succédèrent à Athènes jusqu’à la condamnation à mort de Socrate amenèrent Platon à repenser la question politique dans son principe et à essayer de définir ce qu’est le véritable art politique. européenne). …pour nos abonnés, l’article se compose de 16 pages. Comme dans tout système politique, « le peuple », c'est-à-dire la population des citoyens regroupée dans le cadre d'un territoire, y est gouverné. C'est également la conclusion de Noam Chomsky quand il critique les vues d'un « Walter Lippmann et [de] tous les autres représentants de cette principale école de penseurs « démocratiques » en Occident : la démocratie requiert une classe d'élite pour s'occuper de la prise de décisions et « fabriquer » l'assentiment de l'ensemble de la population envers des politiques qui sont supposées dépasser ce qu'elle est capable de développer et de décider par elle-même »[92]. Chaque année, huit partis sont représentés à la Conférence consultative politique du peuple chinois[11],[12]. » Inventé dans des temps archaïques pour désigner les chefs, ce tirage au sort a été conservé par les générations suivantes parce qu’il « offrait l’avantage d’apaiser les sanglantes rivalités des grandes familles[23]. Il symbolise l'appartenance et l'adhésion à la communauté nationale (Sophie Duchesne) et distingue traditionnellement le citoyen de l'étranger. La cyberdémocratie cherche à répondre à l'idéal démocratique selon lequel tous les citoyens participent aux propositions, aux créations et à la mise en œuvre des lois. Comment ces deux concepts se sont-ils rencontrés d’un point de vue historique? défaite législative des gouvernements au pouvoir). Pour autant, ces systèmes dans lesquels la participation demeure souvent réservée à une minorité, pourraient tout aussi bien être qualifiés d'oligarchies. Pour autant, il croit pouvoir y déceler une certaine tendance contre laquelle il cherche à mettre en garde : le désir d'égalité qui imprègne les individus vivant en démocratie conduirait à consentir à une restriction de la liberté, et de manière générale à perdre le goût et l'esprit de la liberté. « La démocratie n'est plus un moyen de contrôler le pouvoir mais d'encadrer les masses », affirme-t-il dans L'illusion politique en 1965[91]. En 2007, c’est la victoire du même camp pendant deux mendats de suite, et c’est la première fois depuis 1978. Par ailleurs, l'idée de démocratie directe est souvent associée à celle d'autogestion, particulièrement lorsqu'elle se rapporte au domaine économique de la production. Une démocratie représentative est un système de gouvernement par lequel les membres admissibles du public sont habilités à élire des représentants entre eux pour promulguer des lois et superviser et protéger leurs intérêts au sein du gouvernement. Le terme démocratie, apparu pour la première fois dans la Grèce antique, est une combinaison des mots démos (personnes) et krates [1]. Comme son nom l'indique, l'initiative appartient alors aux citoyens[40]. Aujourd'hui[Quand ?] 1. Lire la suite, Le terme « association » comporte deux acceptions d'ampleur différente. Il désigne aujourd'hui tout système politique dans lequel le peuple est souverain. De la même manière, John Adams et James Madison aux États-Unis, Emmanuel-Joseph Sieyès[55] et Montesquieu[56] en France, expriment clairement leurs critiques envers l'idée d'une démocratie directe, lui opposant les avantages d'un régime représentatif, qu'ils concevaient donc comme une alternative à la démocratie plutôt que comme son équivalent[16]. C'est le cas de la Ve République française, dans laquelle le chef de l’État est élu au suffrage universel direct, nomme le Premier ministre et, sur proposition de ce dernier, nomme les autres membres du gouvernement ou met fin à leurs fonctions. » (Constitution de 1793, art. Les écarts sociaux se sont creusés, dans une région qui était déjà la plus inégalitaire au monde. L’esprit antidémocratique des fondateurs de la « démocratie » moderne (1999), Droit de vote des détenus et des personnes condamnées, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Démocratie&oldid=179543803, Article avec une section vide ou incomplète, Portail:Sciences humaines et sociales/Articles liés, licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, comment citer les auteurs et mentionner la licence, aux systèmes aristocratiques, où le pouvoir est détenu par ceux considérés comme « les meilleurs ». Avant le milieu du XIXe siècle, le régime représentatif renvoyait le plus souvent à l'idée de république (même si ce régime existait également en monarchie constitutionnelle), et se distinguait de la notion de démocratie, celle-ci désignant alors le système de gouvernement de la démocratie directe[16]. Cette dernière est considérée par Aristote comme la déviation « la plus proche du juste milieu[58] » ou la moins mauvaise. Les deux formations se disputent le pouvoir depuis le retour de la démocratie […] Lire la suite, Le président Roch Marc Christian Kaboré, candidat du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), est réélu dès le premier tour avec 57,9 p. 100 des suffrages. Comme dans tout système politique, « le peuple », c'est-à-dire la population des citoyens regroupée dans le cadre d'un territoire, y est gouverné. Fiche n° 1 Alexis de Tocqueville et la démocratieParti aux États-Unis en 1832 pour y étudier le système pénitentiaire, Alexis de Tocqueville (1805-1859) découvre un pays neuf et une forme de société inconnue en Europe. C'est le cas en Suisse, où les droits d'initiative et de référendum sont la norme. » ne permettrait pas de définir correctement la démocratie. Si le président ne dispose pas de la majorité parlementaire, il est a priori contraint à une cohabitation, et perd ainsi une grande partie de son pouvoir au profit du gouvernement et du chef du gouvernement. Dans certains États des États-Unis, les Noirs n'obtinrent le droit de vote qu'en 1965. 4   : […] Dans le régime dualiste, le gouvernement est responsable à la fois devant le parlement et le chef de l'État. Une couleur bleue indique une démocratie. S’ils dictaient des volontés, la France ne serait plus cet État représentatif ; ce serait un État démocratique. » Mais cette pratique s’explique : à l’origine, le tirage au sort était un véritable jugement de Dieu, comme l’a bien reconnu Fustel de Coulanges[21]. Des 250 000 habitants d'Athènes, seuls 40 000 environ étaient citoyens et, sur ces 40 000, tous les hommes riches (tous les citoyens de la première et deuxième classes, environ 5 000) et la plupart des thètes (citoyens de la quatrième classe, environ 21 000) participaient aux réunions de l'Ecclesia. En effet, une société ouverte donne au peuple, non pas la possibilité de gouverner (Popper estimant impossible que tous les individus d'un peuple donné gouvernent en même temps), mais la possibilité de contrôler et d'évincer ceux à qui on a délégué une responsabilité collective. 5 Certains penseurs contemporains, tels Cornelius Castoriadis ou Jacques Rancière, considèrent que les démocraties représentatives ne sont que pseudo-démocratiques, où le peuple est dans les faits dépossédé du pouvoir politique effectif, qui est à leurs yeux détenu par une petite minorité d'individus (oligarchie), constitué par les politiques (représentants), les experts ou l'élite économique. Le parlement peut donc le destituer en recourant à une motion de censure, dont les modalités varient en fonction des pays. Winston Churchill dans son discours à la Chambre des communes en 1947 disait : « Le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple : voilà qui reste la définition souveraine de la démocratie »[45]. Le mot sortition est utilisé outre-manche pour présenter le mode de désignation de représentants par le tirage au sort. Jean-Jacques Rousseau considère par exemple que la démocratie ne peut être que directe : « La souveraineté ne peut être représentée, par la même raison qu'elle ne peut être aliénée ; elle consiste essentiellement dans la volonté générale et la volonté générale ne se représente point »[1]. 2. 1/ De la société féodale à la société bourgeoise: la … Les fonctions répressives, basées sur les sanctions, laissent de plus en plus de place aux fonctions promotionnelles, fondées sur des normes de nature technique. En France Emmanuel-Joseph Sieyès (corédacteur de la Constitution française) oppose le gouvernement représentatif, qu'il contribue à mettre en place, à la démocratie (qu'il rejette) dans son discours du 7 septembre 1789 : « La France ne doit pas être une démocratie, mais un régime représentatif. Les mathématiques et les technologies sont de plus en plus utilisées dans les prises de décision. Castoriadis considère les régimes communistes de l'est comme appartenant à une forme particulière du capitalisme : le capitalisme d’État (ou centralisé). Depuis 2014, ce poste est occupé par le Polonais Donald Tusk. S'arrêtera-t-elle maintenant qu'elle est devenue si forte et ses adversaires si faibles ? C’est dire que son opposition au partage du pouvoir politique entre tous les citoyens vise d’abord la démocratie prise en son sens péjoratif de démagogie populaire. Étienne Chouard et Francis Dupuis-Déri vont plus loin et dénoncent un retournement sémantique du mot démocratie, qui désignerait en fait selon eux « son strict contraire », c'est-à-dire l'élection[15],[5]. C’est un terme polémique. « Fait providentiel, il en a les principaux caractères, il est universel, il est durable, il échappe chaque jour à la puissance humaine ; tous les événements comme tous les hommes servent à son développement. Dans une société de plus en plus complexe, les conflits ne diminueront pas en nombre et en gravité, mais se multiplieront et s’approfondiront ». Seuls les citoyens de la deuxième classe ont souvent envoyé une autre personne aux réunions. ». Ainsi, une démocratie est un système dans lequel est instauré un « contrôle institutionnel des dirigeants ». Leurs trois déviations, qui servent des intérêts particuliers, correspondent respectivement à la tyrannie, à l'oligarchie et à la démocratie. Celle-ci, qu'il conçoit plus ou moins tel un synonyme du projet d'autonomie qu'il développe tout au long de son œuvre, doit selon lui être le régime de la liberté (individuelle et collective) et de l'égalité (politique et économique). Les citoyens sont appelés à voter quatre fois par an afin d'accepter ou refuser des lois. », [Landholders] ought to be so constituted as to protect the minority of the opulent against the majority. Les belligérants décrètent l'état d'urgence et instaurent sur toute forme d'expression jugée antipatriotique un contrôle sévère, […] Mais en quoi consiste ce dernier droit ? la démocratie capitaliste – c'est une forme de gouvernement de l'État, lorsque la disponibilité du capital détermine le degré d'impact sur la société elle – même et l'Etat dans son ensemble. Elle est aujourd'hui reprise et valorisée par le philosophe Jacques Rancière[37], comme conséquence de l'idée que la politique n'est pas une affaire de spécialiste. Le XXe siècle est celui qui mit à l'épreuve les pays démocratiques dont la plupart étaient âgés d'à peine plus de 100 ans. La France, par la Cinquième démocratie, réunit les trois critères d’une démocratie moderne. Une démocratie libérale est une démocratie représentative dans laquelle la capacité des élus à exercer un pouvoir de décision est soumise à la règle de droit, et est généralement encadrée par une constitution qui met l'accent sur la protection des droits et libertés des individus, posant ainsi un cadre contraignant aux dirigeants. Lire la suite, Dans le chapitre « La transition démocratique » 15 « N’importe quel antique partisan de la démocratie considérera cette démocratie moderne comme sa négation même : au mieux une aristocratie… 16 « Un monde uni, marqué par la suprématie de la démocratie, est le seul monde dans lequel les États-Unis peuvent se sentir à l’abri de la terreur. l'élection des représentants, aujourd'hui le plus souvent par le suffrage universel direct, avec le principe : un citoyen = une voix (égalité politique) ; la recherche de l'intérêt général et le respect de la volonté générale (ceux-ci étant néanmoins généralement définis par les dirigeants eux-mêmes; de plus, volonté et intérêt général, en plus d'être des notions abstraites, peuvent apparaître comme possiblement conflictuelles) ; l'égalité des droits (ou égalité face à la loi) ; « Est démocratique, une société qui se reconnaît divisée, c’est-à-dire traversée par des contradictions d’intérêt et qui se fixe comme modalité, d’associer à parts égales, chaque citoyen dans l’expression de ces contradictions, l’analyse de ces contradictions et la mise en délibération de ces contradictions, en vue d’arriver à un arbitrage », « Par rapport à la notion de conflit, est démocratique un état qui ne se propose pas d’éliminer les conflits, mais d’inventer les procédures leur permettant de s’exprimer et de rester négociables. Par ailleurs, il note que l'attribution des magistratures par le tirage au sort est généralement considérée comme démocratique, l’élection caractérisant pour sa part les oligarchies[64], ce qui souligne l'écart existant entre les conceptions contemporaines et antiques sur ces sujets. Critique sévère des régimes représentatifs, qu'il considère comme des oligarchies au sein desquelles le peuple n'a aucun véritable pouvoir, il n'y a pour lui de démocratie que directe. De même, elle n'implique pas un régime représentatif au sens strict, mais peut aussi qualifier un régime semi-direct (telle la Suisse) ou participatif. Cette difficulté d'interprétation apparaît clairement au regard de la diversité des régimes politiques qui se sont revendiqués ou se revendiquent comme démocratie. Emmanuel-Joseph Sieyès par exemple distinguait nettement démocratie et régime représentatif : « Les citoyens qui se nomment des représentants […] n'ont pas de volonté particulière à imposer. » Même dans les cités oligarchiques, le tirage au sort amortissait les luttes des partis les uns contre les autres et empêchait une faction victorieuse de faire prévaloir sa tyrannie dans tout le gouvernement, et d’exaspérer ainsi l’opposition. Il était notamment opposé à Eddie Komboïgo, candidat du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) – la formation de l’ancien président […] Lire la suite, La Ligue nationale pour la démocratie (LND) de la conseillère spéciale de l’État (Première ministre) Aung San Suu Kyi remporte largement les élections législatives, améliorant encore sa majorité absolue. Le président américain Thomas Jefferson affirmait à la fin du XVIIIe siècle : « Il y a une aristocratie naturelle, fondée sur le talent et la vertu, qui semble destinée au gouvernement des sociétés, et de toutes les formes politiques, la meilleure est celle qui pourvoit le plus efficacement à la pureté du triage de ces aristocrates naturels et à leur introduction au gouvernement »[54]. À l'inverse, le chef de l’État (qui y est aussi chef du Gouvernement), élu au suffrage universel direct ou indirect, dispose de moins de pouvoir sur le Parlement que dans un régime parlementaire, n'ayant pas la possibilité de le dissoudre. Etats-Unis est un type de démocratie capitaliste. Il s'agit là d'une conception en cohérence avec l'ensemble de sa pensée, qui considère le juste milieu (en grec ancien : τὸ μέσον) comme ce qui est préférable. La critique conservatrice et la critique libérale. L’existence de monopoles étatiques ou privés de l'information et le régime d'effacement que produit la consommation de plus en plus rapide d'informations rendent l’exercice du contrôle démocratique impossible[94].